NatT’es enragée,
T’es chaotique. Nymphe juvénile aux envies destructrices. La gamine trop fragile semble enfin s’endurcir. L’éloignement force à réfléchir.
Ta réserve ne te servira à rien, c’est quand on ne te voit pas qu’on t’écrase. Enfermée, entre les quatre murs de cette chambre partagée, avec ces gosses perdus. Plus ou moins amochés par la vie, la gamine se construit.
Parents maudits,
enfants damnés.Pas question d’épouser leur destin funeste.
Pas question de porter leurs dettes.
Je serais plus grande,
Plus grande que ces minables. Gamine enragée, elle veut ce qu’on ne veut pas lui donner.
L’attention qui lui a été refusée,
Donc elle observe,
Comment le monde fonctionne,
Comment on se fait aimer,
Comment on se fait désirer.
Auto-proclamée
reine des abeilles, elle décide de régner.
Dans ce monde moins de que rien.
De gosses brisés aux mille visages,
Elle réussit à briller.
Nat, n’est plus Natalia.
Elle n’est plus douce, elle mange les âmes.
Elle joue avec les cœurs, elle jette et elle reprend.
Tous ces gamins aux mille malheurs, qu’elle
dévore,
à la jugulaire, à même le sang.
Par plaisir, par égoïsme.
Gare à l’âme tourmentée entre tes doigts,
elle épouse celle qui t’habite.
Sauf qu’elle est plus fragile, plus naïve.
Elle se brûle, elle se consume.
Tu la mange toute crue.
Splendide, ce malin plaisir à prendre ce qui ne t’appartiens pas.
Tant que ça te permet d’exister.
Tant que ça te permet d’échapper à a ta propre souffrance,
De t’empêcher de t’écorcher la peau,
De faire couler ton propre sang.
Qu’ils courbent donc l’échine comme tu l’as fait auparavant.
Qu’ils sombrent dans ta propre déchéance,
Dans ces substances délirantes,
Enivrantes.
Celles qui te font tout oublier,
ta famille ratée,
la violence des foyers.
Tout ce qui te ronge à petit feu.
Et tant pis s’ils s’enfoncent avec toi.
Tu es plus forte et, leurs carcasses te serviront d’appui.
Elles te permettront de survivre dans ce trou où on t’a laissé.
Car il vaut mieux être le monstre que la proie qui est dévorée.
Car il vaut mieux être le monstre que la proie dévorée. Extrait histoire deux :
Avant de voir mon âme c’est mon corps qui est scruté. Pas stupide pour un sou, je sens bien leurs regards. Leurs regards
séniles tout autour de moi. Perfides et intéressés. Peu importe mon âge, peu importe ce qui sort de mon gosier, ils veulent m’attraper. Je sais sourire, je sais me comporter. Leur donner assez pour obtenir ce que je désire, leur promettre la chair qu’ils veulent posséder pour me dérober ensuite. C’est presque un art de séduire, de savoir qu’ils veulent. Même si ça m’écœure, même si ça me rend malade, tant qu’ils peuvent arracher mes ailes juvéniles afin d’assouvir leurs plaisirs, ils s’en fichent. Un bout de mon être contre leurs promesses de liberté. Un contrat avec le malin.
J’ai toujours pensé que les garçons ne pouvaient pas tomber amoureux.
Que leurs cœurs étaient froids, pernicieux. Qu’ils me feraient du mal si je ne me protégeais pas. Qu’il fallait que je les vole avant qu’ils ne m’attrapent. Je ne voulais pas finir comme ma mère, trois gosses délaissés par leur père. Un mariage destructeur avec peu d’amour et des dettes à n’en plus finir. Je l’ai détesté pour ses choix, je n’ai pas voulu entendre. Elle s’est laissée bernée par la cruauté des hommes, par l’amour stupide qu’elle portait à mon géniteur et qui m’a détruit.